Gatti, Dante Sauveur dit Armand

 

« À l’école, à Monaco, ses petits camarades l’appelaient salami. En les battant sur leur propre terrain, celui de la langue française, lui, le fils d’immigrés piémontais, a gagné son sésame pour une existence démultipliée. Résistant, arrêté, parachutiste, Armand Gatti a été successivement journaliste (prix Albert Londres en 1954), cinéaste, auteur de plus de cinquante pièces de théâtre, et metteur en scène. A la fois poète et homme d’action – pour lui, les deux se confondent –, il a arpenté tous les fronts du siècle, du Guatemala à l’Irlande du Nord, de l’Algérie à Cuba. Depuis les années 1970, Armand Gatti travaille avec des habitants des villes. Certaines fois avec des détenus, d’autres fois avec des « exclus sociaux », avec des chômeurs de tous âges, avec des étudiants. Expériences avec des gens motivés (par le projet, la démarche, le combat), mélangeant leurs origines sociale, ethnique, culturelle... »

 

Aujourd’hui, Gatti figure dans le dictionnaire, mais il ne reste connu que d’un cercle d’inconditionnels. Après avoir reçu en 1989 le Grand Prix national du Théâtre des mains du ministre de la Culture, Jack Lang, après avoir été fait en 2004, l’année de ses 80 ans, Commandeur des Arts et des Lettres, il reçoit le Prix Théâtre 2005 de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques pour l’ensemble de son œuvre. La troupe de la Comédie française lui consacre, en juin 2007, la lecture publique à voix haute de son œuvre de poésie qui, véritable épopée du siècle, est une interrogation sur les possibilités s’offrant à l’homme de devenir « plus grand que l’homme ». En 2014, à l'âge de 90 ans, il reçoit le prix du théâtre de l'Académie française pour l'ensemble de son œuvre, près de soixante ans de théâtre.

 

Armand Gatti est décédé le 6 avril 2017.